La transafricaine (Le Caire-Le Cap, 14 000 km au plus court) est la moins parcourue par les cyclotouristes. Dans la mesure où le continent possède moins d’infrastructures et se trouve aussi associé, à tort, aux pires maux endémiques.
Du nord de la République du Soudan l’Éthiopie, la route, désormais asphaltée dans son intégralité, est ouverte et ne passe pas par la République du Soudan du Sud. Celle-ci fut proclamée indépendante en 2011 et sa situation politique reste tendue. Depuis quelques années, et malgré l’instabilité de la République Démocratique du Congo et de la République centrafricaine, des cyclistes traversent au compte-gouttes certaines parties de ces deux pays, s’évitant le vol entre l’Afrique de l’Est et de l’Ouest (Mombasa-Lagos 7080 km).

Afrique à vélo

Le transsaharien nord-sud par la Mauritanie (Tanger-Dakar, 3 750 km)

Elle a été entièrement asphaltée en mai 2007 et rappelle le fameux raid « Paris-Dakar ». Les cyclotouristes la descendront de préférence, car il y a un vent dominant du nord-ouest. Celle par l’Algérie (Alger-Lagos, 4500 km), laquelle il ne manque environ que 500 km de route asphaltée en territoire algérien et nigérien, délaissés par la fermeture politique de l’Algérie et par les événements politiques au Sahel des années 2015, est plus sauvage (l’Hoggar par exemple). Et son trafic est nettement plus réduit. La troisième traversée (Le Caire-Nairobi) oblige à prendre un bateau d’Assouan (Égypte) à Wadi Halfa (Soudan) puis affronter dès la frontière sud de l’Éthiopie quelque 250 km de mauvaise piste au Kenya.

Une destination à démystifier

L’Afrique a souvent été considérée comme un continent inhospitalier à cause de son climat, son instabilité politique, ses conditions sanitaires. Il semblerait que ce ne soit plus le cas, puisque les voyageurs vélo s’y hasardent de plus en plus fréquemment. Comme pour tout voyage au long cours, et pour la traversée de l’Afrique, en particulier, il est nécessaire de bien préparer son voyage en amont. Ce continent, hormis les îles de l’océan indien, est peu affecté par de grandes catastrophes climatiques, style typhon ou ouragan. En revanche, si vous partez en saison humide, vous risquez des pluies abondantes et des pistes impraticables. Il est donc important de choisir la saison à laquelle partir.

Pour une traversée du continent, il vaut mieux quitter la France en août ou septembre. Quitte à avoir un peu chaud au Maghreb, en octobre ou novembre. Ceux qui aiment le relief choisiront les zones du Grand Rift africain de l’Est, de l’Éthiopie au Malawi, en suivant la région des Grands Lacs et celle des mille collines. D’autres options sont possibles vers les montagnes du Maghreb (Atlas) ou celle de l’Afrique du Sud, du Lesotho ou du Swaziland. Les amateurs de déserts roulants et praticables trouveront leur plaisir vers les déserts du Kalahari, de Namibie ou plus au nord vers le désert blanc d’Égypte. D’autres paysages mixtes et boisés sont possibles vers l’Afrique noire et l’Afrique verte du centre et de l’ouest.

Le vélo dans les réserves animalières

Certains parcs nationaux sont autorisés à vélo (par exemple le National Park Queen Élisabeth en Ouganda), ce qui constitue une magnifique expérience, inoubliable et inégalable. D’autres parcs sont formellement interdits à cause d’animaux dangereux ou de la législation du pays. Il est donc conseillé de se renseigner par avance et d’avoir le maximum d’informations sur la particularité de chaque parc… Comportement à tenir face aux animaux, sites pour camper, eau, nourriture, numéro d’urgence, présence de population locale, intempéries, pistes fermées, travaux routiers, etc.

Savoir modifier son itinéraire

Dans tous les cas, il faut prévoir un itinéraire bis en cas d’autorisation refusée ou traverser le parc en auto-stop. Il ne faut pas être trop rigide quant à son itinéraire et accepter de le modifier au vu des difficultés climatiques et surtout éviter les périodes d’élections politiques, source d’instabilité. On peut également décider de passer par un pays non prévu, en fonction d’éléments glanés en route sur l’attrait de ce pays. Le vélo est un gage de liberté, profitez-en.

Les travaux effectués par les Chinois en Afrique

La présence chinoise est très importante en Afrique. Ils sont installés pratiquement dans tous les pays. Les entreprises chinoises y réalisent de grands travaux, en particulier sur les infrastructures routières. Au rythme où vont les choses, il sera certainement possible dans quelques années de parcourir entièrement le continent africain sur des routes goudronnées. Autrefois, la seule solution pour traverser la Mauritanie était de prendre le train minéralier Nouadhibou pour atteindre Atar et la capitale Nouakchott.

Même si cela reste une aventure excitante et intéressante, aujourd’hui il est possible de rejoindre Nouakchott par un magnifique ruban de bitume à partir de Nouadhibou ! Quoi qu’il en soit, même si la destination Afrique mérite une bonne préparation, elle demeure une destination extraordinaire. Un continent où les mots accueil, hospitalité, partage demeurent très présents. Un continent où les croyances et les cultures restent mystérieuses. La sécurité, à condition d’être vigilant, n’est aucunement un problème.

N’hésitez pas à partir en Afrique, c’est souvent plus simple que vous ne le pensez !