Avec les congés du nouvel an chinois, j’ai décidé de me ressourcer à la montagne pendant quelques jours, loin de la pollution de la grande ville et plus précisément aux monts WuDang, une chaîne de montagnes considérée comme l’un des berceaux du taoïsme et de la médecine traditionnelle chinoise ainsi que du thé vert.

Une fois n’est pas coutume, cette année, je ne passerai pas les vacances du nouvel an chinois avec la famille avec les festins sans fins, mais j’opte pour une randonnée dans les monts WuDan.
J’habite dans la province du Sichuan, célèbre pour ses pandas et plus tristement pour ses tremblements de terre. J’ai pris un train de nuit destination les monts WuDang.
Les trains chinois sont très bon marché mais pas rapides et toujours bondés. Les arrêts en gares sont fréquents et durent 20 à 30 minutes, il me faudra donc plus de 16 heures pour gagner la province voisine du Hubei.
J’arrive sur site très tôt mais il y a déjà beaucoup de monde. Le temps d’avaler mon petit déjeuné, un bol de nouilles à un prix exorbitant et me voici à faire la queue pour acheter le ticket d’entrée : 240 Rmb soit environ 28€.
Depuis longtemps, le thé vert est très lié au taoïsme et sur les pentes du mont WuDang (800 – 1.200 mètres d’altitude), on trouve des jardins des théiers un peu partout lorsque le sol et le relief le permettent. Il s’agit le plus souvent de petits jardins en terrasses.

Le beau temps n’est pas au rendez-vous : brouillard en bas puis neige un peu plus tard dans la soirée.
Quelques kilomètres après les jardins de thé, j’atteins le premier monastère. Comme je suis le premier arrivé (je n’ai pas attendu que les bus soient autorisés à rouler lorsque le brouillard sera moins dense), j’ai le privilège d’avoir le monastère pour moi tout seul et dans ce temple aux murs rouges, patinés par le temps, l’absence de bruit et le brouillard me donne l’impression de faire un bon en arrière dans le temps.

Le temps de prendre quelques photos et un car arrive, retour brutal au 21 ème siècle. Je reprends l’ascension. Il me reste encore une dizaine de kilomètres à faire avant l’endroit où je pense pouvoir trouver une chambre d’hôtes. La seule de disponible n’a ni chauffage ni eau courante, un peu trop spartiate pour moi en plein hiver. Je rebrousse chemin vers un hôtel aperçut quelques kilomètres plus bas.
C’est moins pittoresque et plus cher mais je peux prendre une douche et réchauffer mon lit avec une couverture chauffante (il n’y a pas de radiateurs dans cet hôtel).
Après quelques heures de sommeil, je me réveille juste à temps pour assister au lever du soleil.

Quelques centimètres de neige sont tombés durant la nuit mais maintenant le ciel est clair et le soleil a fait son apparition, une belle journée se profile.
Je reprends mon ascension vers le sommet qui culmine à 1612 mètres.
Les vues sont superbes et l’ambiance est « Zen » car les marcheurs peu nombreux.

Les monastères succèdent à de petits temples accrochés à la montagne.

Après quatre bonnes heures de marche, j’arrive enfin au somment où se trouve le Jin Ding, le dernier monastère.
Hélas, les visiteurs, pour la plupart, ont utilisé un bus puis un petit téléphérique pour faire l’ascension si bien que c’est une longue file qui m’attend si je veux visiter le Jin Ding.

Je renonce, j’ai assez vu de temples comme cela pour aujourd’hui et le profite de la vue magnifique et me restaure en vue de la descente et car va falloir descendre toutes ces marches que j’ai montées, mais par un autre chemin lui aussi bien sympa.

La descente est plus rapide que l’ascension, ma petite excursion aux monts WuDan prend fin ici.