Sur les routes des bastides on découvrira manoirs, pigeonniers, églises remarquables, maisons chargées d’histoires qui agrémenteront ces buttes d’abondance situées entre Bordeaux et Toulouse. Deux journées à vélo, au fil de l’eau et des vergers dans la région du Haut Agenais et du Périgord pourpre.

 Lot-et-Garonne

De Monflanquin à Gavaudun

Dans le nord-est du Lot-et-Garonne et de Villeneuve-sur-Lot, la fière bastide de Monflanquin, perchée sur une butte, figure dans les plus beaux bourgs de France. Fondée en 1256, cette ville adopte un plan géométrique caractéristique. Deux rues charretières principales rejoignent la place à cornières, lieux des foires et des marchés. Une très imposante variété de façades ouvragées ou à pans de bois habille la multitude de petites rues traversières. Dans le dédale des carrérots, des andrones et des pontets, on récupère l’atmosphère du Prince Noir et d’Aphone de Poitiers. L’église gothique est ornée de tours crénelées.

vélo

Pour débuter l’excursion à vélo ou pour les moins sportifs, à vélo électrique , il suffit de remonter le cours de la Lède, un affluent fluctuant du Lot. Au bord du cours d’eau, en aval de Montagnac, ne manquez pas le moulin du Cros, musée vivant du grain et du pain. Puis, une gorge étroite flanquée de coteaux boisés mène au point de vue de Gavaudun. Juchée sur un éperon effilé comme une lame d’épée, avec son grand donjon, une forteresse féodale verrouille la cuvette glaciaire. Truffés de grottes et de caches, les rochers tourmentés sont propices à l’escalade.

À voir obligatoirement… Le musée des bastides, à Monflanquin.Ce musée donne la possibilité de tout comprendre sur le phénomène des villes neuves du Moyen Âge, qui a essaimé dans tout le sud-ouest de la France à l’époque de la rivalité franco-anglaise.

De Gavaudun à Biron

Passant au pied de la précieuse église de style architectural roman Saint-Sardos et des vestiges du prieuré de Laurenque, le vallon s’élargit pour mettre à jour en pleine lumière, Saint-Avit… L’attachant bourg médiéval natal du céramiste Bernard Palissy. Des prairies ouvertes vous entraînent en direction de la bourgade de Lacapelle-Biron, d’où se détache la coupole blanche d’un observatoire astronomique. La clairière du pigeonnier de Bérail signale une petite incursion en Dordogne , aux confins du Quercy. Un peu plus loin, près d’un ancien moulin, se détache la magistrale enceinte du château de Biron. Les élégantes maisons ocre, coiffées de tuiles brunes, marquent le style périgourdin. Près de l’église Notre-Dame, le curieux monument vivant de Jochen Gerz promet la paix entre les peuples.

Castillonnès

De Biron à Villeréal à vélo

Pas moins de soixante-six moulins de tous genres animent les berges du Dropt, riant affluent de la Garonne qui vient baigner le plateau de Monpazier. Cette bastide quadrangulaire a été bâtie en 1284 par les Anglais, sur le même principe que celles construites par les Français, avec ses couverts, jardins clos et demeures, colombages et encorbellements. Puis on emprunte la modeste chaussée agreste de Barriat. L’abondante présence préhistorique se traduit par le polissoir des Charrieux et l’allée couverte de La Courrège, qui se situe en contrebas.

Au pont du Moulinot, on récupère les terres lot-et-garonnaises pour plonger, un peu plus tard, dans la cuvette du lac du Brayssou (56 ha). Près de la digue démarre un sentier panoramique de découverte de la faune. Dans la cuvette, on croise les douves du manoir du Rayet, d’inspiration italienne… Et le château de Ricard, qui voisine avec les étalons du haras national de Villeréal, bastide née en 1267. Sur sa place principale s’élève une halle en bois monumentale datant du 14e siècle et surmontée d’un étage dévolu à l’administration de la ville. Juste à côté, avec ses tourelles, sa galerie et ses contreforts, l’église gothique fortifiée, dont l’accès se faisait jadis par un pont-levis, surprend par son ampleur.

À voir obligatoirement… Le musée Bernard-Palissy, à Saint-Avit. Découvrez la destinée hors du commun d’un homme qui, au 16e siècle, passe une partie de sa vie à percer les secrets des émaux et de la céramique. Creuset d’inspirations, ce musée expose des réalisations contemporaines.

De Villeréal à Castillonnès

Peu après des pruneraies, des pigeonniers et quelques bâtisses pans de bois, vous pouvez remarquer, sur votre gauche, la maison de Peyregras. Constituée d’un assemblage chevillé de poutres en chêne ou en châtaignier, cette structure repose sur un soubassement et 4 piliers en pierre. Tout comme les maisons brassières des saisonniers agricoles, les empilages sont vraiment spécifiques au secteur de Saint-Dizier. Un modeste crochet s’impose pour voir la voûte bleue constellée d’étoiles de l’église de Mazières, avant de continuer l’exploration de la cuvette du Dropt. La sente reliant les hippodromes de Lasplaces et Sarlande rapproche de Castillonnès, bastide créée en 1259 sur un promontoire rocheux. On y apprécie la place des Arcades, la halle et son clocheton, l’ancienne grange dîmière, la promenade des remparts, ainsi que ses maisons du 18e siècle, avec leurs délicates baies géminées.

À voir obligatoirement… Le château de Biron . Le puissant domaine de cette baronnie périgourdine offre un harmonieux mélange de genres s’étalant du 17e au 18e siècle. Un édifice souligné par un donjon et d’une grande quantité de tours.

De Castillonnès à Monflanquin

Entre le cours de la Douyne et celui de la Barraca, la promenade à vélo oscille au cœur des vergers, des noisetiers et des cultures de colza, avec des échappées en direction du splendide château de Lamothe ou en direction du pech boisé de la chapelle Saint-Martin de style architectural roman, qui dissimule un souterrain refuge. Après le prieuré du Mesnil-Saint-Martin se profilent les 5 arcades du campanile à peigne de Montaut. Quelques plantations viticoles et palombières égayent les crêtes du Claou et de Lafaurie, avant de glisser dans la cuvette de Lataste, qui chantonne au pied de la butte de Saint-Eutrope-de-Born, où il n’est pas rare d’apercevoir des chevreuils. Ensuite, surplombant le joli vallon de Mille Pois, on contemple, sur la butte d’en face, les châteaux de Martel et de Roquefère, auxquels répondent les manoirs de Rousset et de Rastouillac, qui contrôlent l’étang de la Grave. Une montée en pente douce nous dirige en direction de Monflanquin, grimpant au-dessus du lac de Coulon et du plateau des sports.